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NOTES DE LECTURE 65

Lectrice sur les quais de la Seine à Paris. Photo Jacques Vincent. La dernière ?

HENNING MANKELL – LE GUERRIER SOLITAIRE – Points / Seuil.

Dans les années 1990 et 2000, il y a eu cette mode du polar nordique avec Millenium de Larsson ou les Wallander de Mankell justement. Cela valait-il tout ce tintamarre ? Pas sûr. Tous ces récits plutôt stéréotypés avec ses motards néo-nazis, ses disparus tragiquement, ses notables pédophiles, ses sectes apocalyptiques… On nage toujours dans les mêmes eaux. Mankell et son Wallander autant qu’un autre, mais bon…

C’est un été chaud en Suède, en 1994. On parle partout de la Coupe du monde de football aux États-Unis et la Suède a réussi à s’extraire d’un groupe comprenant le Brésil, le Cameroun et la Russie. Wallander enquête d’abord sur le suicide d’une jeune fille qui s’est immolée dans un champ de colza. Puis c’est une série de meurtres atroces avec scalp et tortures sadiques.

D’abord un ancien ministre de la justice social-démocrate, puis un marchand d’art et un comptable véreux spécialiste des liquidations d’entreprise. Plus un quatrième meurtre qui ne correspond pas à ces profils de notables.

On se doute que la suicidée est la petite Dominicaine du prologue, amenée en Suède via Amsterdam pour se prostituer. On devine aussi que les trois notables ont organisé des partouzes avec des prostituées, la plupart venues d’Amérique du Sud.

Le meurtre inexpliqué finit aussi par livrer son mystère. Un père tyrannique qui martyrise sa femme et ses trois enfants. Le petit pense à se crever les yeux pour ne plus le voir, la fille est internée en hôpital psychiatrique et le troisième, un adolescent, a décidé de les venger.

Il prend la personnalité de Geronimo, mais aussi de Hoover, le chef du FBI. Pas très cohérent mais bon. Il va rendre la raison à sa sœur en collectionnant les scalps du père et des trois notables qui ont abusé d’elle, puisqu’elle était aussi invitée à ces parties fines par l’intermédiaire d’un ami de son père.

Au moment où Geronimo va réaliser son ultime meurtre, celui de Wallander et de sa fille qu’il perçoit comme des ennemis, Wallander comprend que, en dépit de ses quatorze ans, c’est lui le tueur en série. Il ne voulait pas le croire et s’est égaré dans des fausses pistes.

La dernière scène est touchante, avec le père de la Dominicaine qui vient se recueillir sur la tombe de sa fille, comme un symbole de la domination de l’occident sur les biens et les corps du tiers-monde.

Somme toute un polar assez classique, mais qui se lit bien. Rien de renversant, mais le narrateur nous parle bien de son pays et c’est peut-être là que réside le principal intérêt de ce roman. La Suède de la social-démocratie et du lien social devenu un pays sans âme où les riches sont gagnés par l’hubris et où le peuple se ferme aux étrangers et au monde dans l’amertume et le ressentiment. Une situation qui nous rappelle quelque chose de tristement actuel, ici et maintenant.

MALCOLM LOWRY – AU-DESSOUS DU VOLCAN – Folio / Gallimard

Un roman que, bizarrement, je n’avais jamais réussi à lire et c’est en ayant lu le livre de Patrick Deville que j’ai eu envie de repiquer au truc. Bien m’en a pris.

De la même façon, j’avais abandonné l’Ulysse de Joyce ou L’homme sans qualités de Musil, avant de les reprendre des années plus tard. Des livres trop forts pour moi qui m’attendaient, pour plus tard.

Il y a justement du Joyce et du Faulkner dans ce roman d’une densité exceptionnelle et d’une puissance rare. On connaît l’histoire tragique de ce consul alcoolique qui se consume au Mexique après avoir vécu un amour impossible. Mais c’est un résumé grossier, le « pitch » comme on dirait maintenant.

Le long premier chapitre, que je n’avais pas dépassé, décrit une scène à Oaxaca après la mort du consul Geoff Firmin avec un long dialogue entre Jacques Laruelle, cinéaste qui a été l’amant d’Yvonne – l’épouse de Geoff partie puis revenue – et le docteur Vigil, un médecin local ayant bien connu le consul dans sa lente déchéance éthylique.

Puis c’est l’histoire des personnages principaux : Geoff Firmin le consul malgré lui ne se remettant pas d’une faute de commandement sur un navire de guerre (qui a fait griller des Allemands) ; Hugh, son demi-frère, idéaliste et ancien grand reporter pendant la guerre d’Espagne ; Yvonne, ex-jeune actrice américaine ayant connu le consul à Oaxaca et Jacques Laruelle, cinéaste dégoûté d’Hollywood, ami du consul et ex-amant de sa femme.

Les rapports entre ces personnages sont subtils, ténus, et Hugh est amoureux d’Yvonne comme Laruelle la désire toujours. On les voit déambuler dans les sites touristiques de l’État de Juarez au milieu de la misère et de la mort omniprésente ici. Tout est symbole et tout fait sens, avec d’incessantes références à la kabbale. Une lettre d’Yvonne envoyée après leur séparation et reçue très tardivement aurait pu sauver le couple si elle était arrivée dans les temps. Mais c’est trop tard, et le consul s’enfonce dans l’alcoolisme (Tequila, Mezcal et même strychnine) à mesure de son cynisme et de son désespoir. Pas de rémission, pas de rédemption pour lui. Le mot rédemption convient mieux car on a la vision d’un Christ trahi par les siens qui va jusqu’au bout de sa nuit éthylique en observant les merveilles du Mexique, avec cette perpétuelle opposition entre la beauté du monde extérieur et son enfer personnel et une non moins éternelle culpabilité des Anglo-saxons dans leur saccage du monde.

Geoff Firmin n’aura même pas besoin de mener son suicide jusqu’à son aboutissement ; il sera abattu au fin fond d’une cantina par de faux policiers l’accusant d’être un espion. Son corps sera jeté dans un ravin, avec un chien mort par-dessus.

Ajoutons que le récit se déroule entre deux jours de fêtes des morts, celui de 1937 et celui de 1938. C’est aussi un roman plein de notations historiques, philosophiques et politiques, sur fond de fin de guerre d’Espagne et des accords de Munich qui vont permettre la seconde guerre mondiale.

Une somme, un roman-monde aussi important que le Cent ans de solitude de Garcia-Marquez ouLa puissance et la gloire de Graham Greene avec lequel il a beaucoup d’affinités, en plus désespéré et dans une optique nihiliste, là où Greene s’est toujours revendiqué « écrivain catholique ».

Maurice Nadeau, l’éditeur trotskyste et critique littéraire, se fend d’une préface quand Max-Pol Fouchet, lui aussi critique du temps de l’ORTF, signe une postface. Fouchet, avec pas mal d’emphase, pointe tout ce que ce texte magique doit à la mystique juive, à La divine comédie de Dante et aux œuvres des dramaturges élisabéthains comme Marlowe et son Faust. Bien vu. Plus sobre, Nadeau restitue l’histoire du manuscrit et de son auteur, Lowry, qui se confond avec le consul, mort à 48 ans d’un mélange de somnifères et d’alcool. Il établit des parallèles entre lui et Conrad. Nadeau brode les mêmes thèmes que Fouchet, entamant son propos par l’évocation de cette confrérie ou société secrète des lecteurs du Volcan. Il conclut en parlant d’œuvre prodigieuse, « il faut le lire et le relire afin d’en mieux pénétrer la signification et d’en mieux savourer les beautés ». Une œuvre inépuisable et on n’a qu’une envie, le relire encore jusqu’à y débusquer au détour des pages les plus obscures significations.

CARL GUSTAV JUNG – LA RÉALITÉ DE L’ÂME (STRUCTURE ET DYNAMIQUE DE L’INCONSCIENT) – Albin Michel / Le livre de poche

De même que le christianisme et le marxisme, la psychanalyse a connu ses clivages, ses scissions, ses schismes et ses excommunications. Alfred Adler a quitté Freud au nom de la psychanalyse individuelle, refusant ainsi les schémas généraux de la psychanalyse ; Reich n’a pas accepté la rigidité du Freudisme et ses réticences par rapport au marxisme et à la révolution ; tout au contraire, Jung a reproché à Freud de tout faire dépendre de la sexualité et il a été le premier à contester les structures de la psychanalyse freudienne (subconscient, « ça », Œdipe, Moïse, Vinci….).

Lorsque Jung s’est ouvert à Freud de sa volonté d’étendre le domaine de la psychanalyse à l’ésotérisme, aux religions et à l’occultisme, Freud s’est écrié : « vous allez fouiller dans la boue de l’humanité ». C’en était terminé d’un rapport respectueux de maître à élève et l’affranchissement de Jung pouvait s’accomplir.

Plus de 1000 pages ici avec des articles, des lettres, des conférences et des textes comme Manifestations de l’inconscient. C’est dense et on est heureux d’en voir la fin. J’ai toujours été intéressé par ce type qui a eu Joyce en thérapie et qui a influencé par ses conceptions pour le moins originales des artistes comme Breton et les surréalistes, Van Morrison ou Fellini. Tout véritable artiste doit quelque chose à Jung.

Jung a développé les thèmes des archétypes et de l’inconscient collectif. Soit la masse psychique accumulée depuis l’aurore de l’humanité et dont des traces sont présentes dans chaque individu par le biais des archétypes, pas spécialement les archétypes de Platon, mais plutôt les signes qui permettent la circulation entre cet inconscient (le Soi, Jung ne parle jamais de subconscient, contestant la dénomination freudienne) et la conscience. On appelle ce phénomène l’individuation. C’est comme le disque dur d’un ordinateur éternel sur lequel on retrouverait les traces des générations précédentes, des mythes fondateurs et des souvenirs engloutis.

Il a sorti la psychanalyse du cabinet de consultation pour la frotter à toutes les disciplines des sciences humaines : psychologie bien sûr, mais aussi ethnologie, théologie, anthropologie, jusqu’à des disciplines réputées irrationnelles ou occultes comme l’alchimie ou l’astrologie. Sans parler de l’art et de l’histoire. Le pire est que tout cela est tenu par un fil logique indestructible et on est, à titre d’exemple, impressionné par les rapprochements et similitudes trouvées dans l’inconscient collectif entre la religion chrétienne, les gnostiques, les védiques hindous, le bouddhisme zen, l’Islam, les cultes primitifs et la kabbale. Tout procède des mêmes mythes qui tendent à prouver l’unicité de l’homme et du monde, de la création et de l’univers.

On peine en revanche à saisir tous les concepts développés : imago, anima, animus, âme, esprit, conscience… Certes, les définitions abondent, mais tout cela est parfois un peu nébuleux, surtout avec un vocabulaire technique et complexe, pas toujours compréhensible sans dictionnaire. 

Jung est aussi un médecin qui explique mieux que personne les processus d’aliénation et les dynamiques internes de l’inconscient refusant d’être intégrées à la conscience, d’où les complexes et les névroses. Il s’appuie sur des exemples concrets tirés de ses analyses pour démontrer ses nombreuses théories, pas toujours convaincantes (rapports avec l’alchimie par exemple), mais toujours argumentées.

On a pu accuser Jung de charlatanisme et de s’être aventuré en des domaines où règne l’irrationnel, non scientifiques en tout cas, mais ses vues et ses conceptions sont impressionnantes de créativité, d’’imagination et d’intuition. Un fils maudit du Freudisme qui aura finalement dépassé le père, même si on peut lui reprocher un farouche anticommunisme au détour de certaines phrases ou une certaine complaisance, au début en tout cas, avec le pouvoir nazi, corrigé du fait établi qu’il a été manipulé par le frère de Herman Goering et qu’il s’est enfui dans sa Suisse natale en 1940. Jung avait parlé de psyché juive et de psyché germanique, pas pour les opposer, mais pour marquer la différence entre un peuple millénaire (comme les Chinois ou les Hindous) et un peuple formé plus récemment. Voire.

Un génie en tout cas, comme il n’y en a qu’une poignée par siècle. Aussi important qu’un Einstein, un Freud, un Darwin ou un Marx. Il y avait un sketch de Coluche qui s’appelait «Si j’ai bien tout lu Freud ». Je pourras reprendre ce titre à mon compte en me demandant, pour le paraphraser, si j’ai bien tout lu Jung. Pas sûr du tout, mais j’aurais au moins essayé.

LOUIS CALAFERTE – LE REQUIEM DES INNOCENTS – Julliard / Folio

Ça se passe vraisemblablement dans la banlieue de Lyon, une banlieue bidonville au tournant des années 30 et 40 avec des logements délabrés, un grand terrain vague, quelques commerces minables et deux bistrots qui se font face et attirent toute la population pour des cuites interminables et des ardoises qui ne le sont pas moins, car l’argent manque, comme tout manque.

« Affreux, sales et méchants », on se souvient du film d’Ettore Scola, sauf que ses personnages avaient un reste de bouffonnerie au plus profond de leur misère. Ici, tout est désespéré, glauque, sordide. On suit une bande d’enfants autour de douze ans avec des estropiés, des débiles légers, des infirmes, tous fils d’alcooliques et rescapés d’avortements. Tous fils et filles d’immigrés (italiens, roumains, juifs, polonais, espagnols…) pauvres, une internationale de la misère noire. Ils font les 400 coups dont un fameux où l’un d’eux a failli mourir, ce qui ouvre une enquête de police et fait les choux gras des gazettes locales.

Le héros n’est autre que l’auteur et avec son copain Schborn, le chef de la bande, il finit par être placé en maison de correction en compagnie de quelques comparses. Là, un directeur sadique s’amuse à les dresser avec un sadisme consommé et il faut attendre un accident (un gamin meurt à la suite de violences) pour qu’il soit remplacé par un vrai pédagogue humaniste, Monsieur Lobe, ancien de 14-18 qui sera le premier à comprendre et à aimer ces gosses.

Schborn va se suicider en se jetant à l’eau, les autres ne finiront pas beaucoup mieux. Seul le narrateur s’en tirera par la grâce de la littérature. Mais dans quel état… Calaferte a écrit une vingtaine de romans et nouvelles, des carnets (son journal) et des pièces de théâtre. Il est mort en 1994, à 66 ans, soit une longévité exceptionnelle quand on sort de ce milieu putride où règnent sans partage la misère et la violence pour mener à la révolte ou à la résignation.

C’est un roman dur, violent, compulsif dont certaines scènes sont insoutenables (l’exécution d’un chien à coups de pierre par exemple). Un roman fort où tout sentimentalisme est exclu mais qui vous tire des larmes de rage, devant une lie de l’humanité laissée à la pire désolation et au total dénuement. Un lumpen, une sous-humanité qu’on laisse crever dans les anfractuosités des villes.

Il y a bien cette verve célinienne, mais le roman nous amène plutôt du côté des Ragazzi de Pasolini (l’auteur est d’origine italienne) avec des touches de bonté et d’amour dignes d’un Henri Calet ou de ces romanciers « populistes » des années 1930. Certaines pages particulièrement dures font penser à un Bukowski, tempérées par l’ironie vacharde d’un Cavanna.

Le narrateur sera sauvé par Monsieur Lobe du désastre, mais il n’oubliera jamais d’où il vient et ce que l’on peut faire de pire aux humains sur cette terre.

C’est un ami qui m’avait recommandé ce petit livre, et je le recommande à mon tour à mes quelques lectrices et lecteurs, car il en vaut la peine. Un livre uppercut, un cri de révolte contre la vacherie du monde. Le genre de livre dont on se remet difficilement, tant sa vérité dérange et interpelle. C’est la rose qui pousse sur le tas de fumier, ou la pépite d’or dans le monceau d’ordures. Un miracle !

RICHARD WRIGHT – BLACK BOY – Gallimard / Folio

Wright fait partie des écrivains noir-américains les plus connus, avec Toni Morrison, James Baldwin ou, dans un genre différent, Chester Himes. Des auteurs qui ne peuvent dissocier leur œuvre du fait d’être noirs dans une société blanche, celle des États-Unis.

Un roman autobiographique qui met en scène un gamin – l’auteur – trimballé dans tout le Sud avec sa mère malade chez grands-parents, oncles et tantes. Le père est parti, alcoolique et volage, et tous ces parents de substitution fréquentent des églises baptistes, confits en dévotion et dans la crainte du blanc qui décide si vous avez le droit de vivre et peut vous éliminer sous le prétexte le plus fallacieux. C’est le Sud, de Natchez (Mississippi) à Memphis (Tennessee) en passant par Little Rock (Arkansas) ou Jackson (Mississippi encore). Son grand-père maternel a servi dans l’armée yankee durant la guerre de Sécession et il passe ses vieux jours à réclamer une pension qu’il n’obtiendra jamais pour avoir eu son nom mal orthographié sur les registres militaires.

Le petit Richard ne veut pas de cette vie d’esclave consentant et il refuse les consolations de la religion. Adolescent, il croit en la justice, en la liberté, en l’humanité, qu’elle soit noire ou blanche. Il n’est pas naïf, et le parcours de sa jeune vie est jonché d’humiliations, de brimades, de coups, de violence, mais il ne cède pas à la résignation. Il sait ce que vaut la vie d’un nègre dans le Sud des années 1920, là où, après l’abolition de l’esclavage, les lois racistes dites John Crow sévissent encore et là où des milices comme le Ku-Klux-Kan peuvent vous lyncher pour avoir regardé une femme blanche, ou sans le moindre prétexte que la couleur de votre peau.

Autant dire que c’est du Zola mais sans inspirer la pitié car Richard sait ce qu’il veut, ou plutôt ce qu’il ne veut pas : la honte de sa race, la docilité, la soumission. La partie la plus intéressante du livre concerne ses réflexions sur l’imaginaire intégré de la servitude qui empêche les siens d’accéder à la culture et à la liberté. Et sa lutte tenace pour la dignité va casser ce cercle de famille et de société qui l’étouffent en lui commandant chaque minute de rester à sa place, de ne pas faire d’histoires.

Richard fait mille petits boulots, tôt la matin avant d’aller à l’école où il est brillant. Mais ce n’est pas l’école et les institutions des blancs qui vont le sauver. C’est lui-même, par ses lectures et son intérêt pour le monde des livres où il découvre des femmes et des hommes qui savent et peuvent s’inventer leur propre univers et leurs propres règles avec des personnages de fiction tout au long d’histoires nées de leur imagination.

Richard Wright sera donc écrivain, jeune adulte parti avec sa famille à Chicago et sauvé par les mots. Sa biographie ressemble beaucoup à celle d’un Sartre (Les mots), avec qui il se liera d’amitié dans le Paris existentialiste de l’après-guerre. Comment se libérer des conditionnements et des assignations par les mots, même si les situations sociales n’ont rien de comparable. Il mourra en 1960, à l’âge de 52 ans, mais le roman ne raconte que ses années de jeunesse, ses années de formation à la dure et dans l’adversité.

Même si on n’est pas au niveau d’un Baldwin, ça se lit bien, dans un style cursif et fluide, et c’est surtout un témoignage criant de vérité sur la société ségrégationniste du Sud au début du siècle dernier. Mais a-t-on fait beaucoup de progrès depuis, malgré les professions de foi humanistes et les discours généreux qu’on entend partout et qui ne seraient que belles paroles sans les luttes des noirs-américains et des « damnés de la terre », comme les appelait Frantz Fanon. Et à voir la montée des fascismes partout, la tâche est loin d’être achevée. Disons que Wright aura été un précurseur. « Open the door, Richard », comme chantait Dylan.

25 juillet 2024

Comments:

Au dessous du volcan est un des rares livres que je n’ai jamais réussi à finir. J’ai essayé deux fois. Pourtant, les ambiances qui le baignent, je les ai connues, au Guatemala ou en Equateur. Mais le style d’écriture est décourageant.

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