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COUPES D’EUROPE : EN ATTENDANT LA SUPER LIGUE…

La coupe aux grandes oreilles, si convoitée, en attendant la lessiveuse d’or. Photo Wikipedia.

Février marque traditionnellement le coup d’envoi des phases finales des Coupes d’Europe. On va s’intéresser à la Champion’s Ligue et aux 16 équipes qualifiées, dont notre PSG national confronté à la Real Sociedad. On va soupeser les chances de chacun et constater qu’à la fin, c’est toujours Manchester City qui gagne. Ou le Real ? Et surtout déplorer les bruits de relance de la Super Ligue, soit un système fermé où les mêmes grands clubs ou supposés tels ne joueraient chaque année qu’entre eux à l’abri des surprises et des importuns qui se risqueraient à faire un pas dans l’Olympe. L’aboutissement du foot business et du foot fric.

C’était il y a presque trois ans, une quinzaine de clubs européens les plus huppés – les grands d’Europe- s’étaient entendus pour organiser une Super Ligue à l’américaine, avec les mêmes équipes qui se seraient rencontrées sans coup férir, tous les ans, sans craindre le moindre bouleversement des hiérarchies consacrées. À l’époque, le Real poussait à la roue et aussi Chelsea et la Juventus et, parenthèse comique, même Aulas s’y voyait avec son Olympique Lyonnais en bas de tableau cette saison.

Des grandes entreprises, des sponsors, et la banque JP Morgan étaient à l’époque sur les rangs et elles n’ont pas désarmé. L’UEFA s’y était opposé et les 5 clubs anglais engagés dans l’aventure avaient mis le holà, menacés par des sanctions financières et sportives, dont une interdiction de jouer les coupes européennes. Mais Infantino et l’UEFA n’étaient pas si opposés à ce projet et c’est la FIFA qui avait pesé de tout son poids pour en éloigner la réalisation.

On croyait la Super Ligue (ou Super League en V.O) enterrée définitivement, mais les pontes du foot européen, et notamment l’ex président du Real Fiorentino Perez, remettent maintenant la triste proposition au goût du jour, à peine amendée. À priori, on resterait sur deux poules de 16 équipes qui fonctionneraient sur le modèle d’un championnat, et plus d’une coupe. De quoi multiplier les matchs (et les recettes) de septembre à juin avec quasiment une rencontre par semaine. Au printemps, les premiers de chaque groupe s’affronteraient pour les phases finale avant la grande finale qui se jouerait en mode coupe.

De toute façon, des banques et des multinationales sont derrière tout cela et la résistance est de plus en plus molle, car c’est au fond le rêve du foot business qui se réaliserait, avec des gains multipliés et l’élimination des aléas inhérents à la glorieuse incertitude du sport. Avec un tel système, les Grecs du Panathinaikos n’auraient jamais joué la finale de 1972 contre l’Ajax, guère plus d’ailleurs que les Suédois de Malmoe contre Nottingham Forest en 1979, et on pourrait multiplier les exemples. Des trouble-fêtes qui ne seraient autorisés qu’à jouer dans leur cour et à leur petit niveau sans inquiéter les grands d’Europe.

On n’a presque plus envie de parler de la Champion’s League avec ça, mais on le fera quand même, car c’est la compétition la plus valorisée et la plus relevée du football mondial. L’année dernière, c’est Manchester City qui avait ramené à la maison la fameuse coupe aux grandes oreilles, aux dépens de l’Inter de Milan et, grands absents de la présente édition, au moins pour la phase finale, la Juventus de Turin, les Reds du Liverpool F.C, les Blues de Chelsea et les Spurs de Tottenham. Plus Manchester United, mais les Red Devils comptent-ils encore parmi les grands d’Europe ?

Le PSG sera donc opposé à la Real Sociedad, une grosse cylindrée du championnat espagnol, juste derrière le trio de tête Real Madrid – Barça – Athletico. Même si les Parisiens ne sont pas transcendants cette année, on peut compter sur l’attaque canon Dembélé – Kolo Muani – M’Bappé pour éviter une hypothétique élimination. Surtout M’Bappé et la défense de fer autour de Hernandez et Marquinhos, car Kolo Muani déçoit depuis son recrutement. Tandis que M’ Bappé est sur le départ.

Les Gunners d’Arsenal devraient disposer du F.C Porto, même si les Portugais nous ont habitué à surprendre, sans vedettes internationales mais avec une énergie incroyable. En face, on a quand même Martinelli, Havertz, Rice et Jésus (qui revient, et fort !).

Entre le PSV Eindhoven et le Borussia Dortmund, avantage aux Allemands, même si les Néerlandais ont fait souffrir nos vaillants Lensois en poules de qualification. Chez les Guêpes de Dortmund, on a quand même l’international Hummels, le Franco-Ivoirien Haller et le Belge Meunier. Pas rien.

Pas photo entre le BK Copenhague et Manchester City, même si les Danois auront été la grosse surprise des poules de qualification. Mais les Citizens, c’est un peu la Dream team, avec Haaland, De Bruyne, Rodri, Dias, Alvarez, Doku… Et les Anglais Foden, Stones, Grealish ou Walker. Quasiment imbattables, les Mancuniens en blue sky (à ne pas confondre avec leurs rivaux des Red Devils).

Le SS Naples contre le Barça. Même si les Napolitains ont fait une excellente saison l’année dernière, et même s’ils ont pu conserver Osimehn, on les voit mal inquiéter une équipe qui ne domine plus l’Europe mais qui a de beaux restes : Koundé, Gündogan, Gavi, Torres et l’inévitable Lewandowski. Bref, c’est du lourd.

Ballotage entre l’Inter et l’Athletico Madrid. Bien malin (comme disait Thierry Roland) celui qui pourrait se livrer à un tel pronostic. Pavard, Barella, De Vrij, Thuram et Sanchez d’un côté ; Witsel, Koké, Riquelme, De Paul, Morata et notre Grizou national de l’autre. L’Inter Milan quand même, pour le réalisme à l’Italienne.

Le Bayern ne devrait avoir aucun mal à éliminer la Lazio, un club plus connu pour ses supporters fascistes que pour ses performances en Coupe d’Europe. Rien de bien fameux côté  Romain, à part le buteur Immobile et l’ex Marseillais Guendouzi. Côté Bayern, les éternels Neuer, Thomas Muller, Kimmich, Goretzka, De Ligt, Davies ou Gnaby. Plus Sané, Harry Kane et des jokers de luxe comme Kingsley Coman ou le jeune Mathys Tell. Encore une Dream team, une autre.

Dernier match, le R.B Leipzig contre le Real Madrid et les ex-Allemands de l’Est, même avec le renfort du Lensois Openda, n’auront pas la partie facile. Au Real, on pourrait citer tout l’effectif, mention spéciale pour Courtois, Militao, Modric, Kroos, Rodrygo, Vinicius Jr et bien sûr Bellingham, leur Haaland à eux. Le Real en quart, les doigts dans le nez.

On ne va pas se mentir, le PSG ne va pas peser lourd à partir des quarts de finale, leur plafond de verre à eux. De même, on voit mal le Borussia Dortmund et Arsenal se frayer une place en demi-finale, sauf tirage au sort extrêmement favorable.

Restent 5 équipes : l’Inter, le Barça, Manchester City, le Bayern et le Real. On voit mal, en dépit de leurs qualités évidentes, l’Inter et le Barça disputer la finale, sauf surprise toujours possible. Le Bayern, malgré un effectif rutilant et une domination constante en Bundesliga, connaît quand même des ratés, telle cette défaite à domicile contre le Werder Brême. Ce n’est pas leur première contre-performance et les hommes de Tüchel ont parfois des coups de mou.

On ficherait sans hésiter notre billet pour voir les Merengue ou les Citizens en finale, sauf si les deux équipes venaient à se rencontrer à un niveau inférieur. Gageons qu’avec la Super Ligue, de telles éventualités ne se reproduiront plus. Et, s’il fallait vraiment désigner un vainqueur, on parie pour le Manchester City de Pep Guardiola qui fait preuve d’une longévité exceptionnelle au poste par rapport aux standards actuels où les entraîneurs sont, même et surtout au plus haut niveau, sur des sièges éjectables._

En Coupe Europa, deux clubs français sont en passe de se qualifier pour les 1/8° de finale, même s’ils devront faire face à un nouveau tir de barrages. Rescapés de la Champion’s League, on aura aussi, dans la même situation, le R.C Lens et l’Olympique de Marseille qui, au vu de leurs résultats en championnat de Ligue 1, n’ont pas d’ambitions démesurées à afficher.

On a aussi Lille pour la consolante, cette coupe Conférence faite pour ne pas désespérer les éliminés de partout. Les Dogues font une belle saison et la compétition n’est pas très relevée. Alors pourquoi pas ? En attendant la Super League (construction dite en spirale) où seuls les cadors auront droit de cité.

28 janvier 2024

Comments:

En effet, il y a de moins en moins de surprises et c’est sans doute City ou le Real qui rafleront la mise… à noter que Toulouse, Rennes et Lens sont déjà sortis de l’UEFA, les clubs français doivent se résigner à suivre la locomotive PSG, elle aussi limitée. Mais qui sait, si l’obstacle Real Sociedad est surmonté et MBappé a à coeur d’offrir sa première ligue des champions à Paris, peut être les franco quataris pourront ils faire figure d’outsiders pour la victoire finale ?

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