Après les clubs du nord, passons à l’est. Avec West Ham et Millwall avant la banlieue sud et des clubs comme Charlton ou Crystal Palace. On pourra clore la série avec un petit tour à l’ouest où nous attendent encore des grosses cylindrées comme les blues de Chelsea.
L’East End, quartier des ports glauques sur la Tamise, de Jack l’Éventreur et de la pègre anglaise qu’on voit évoluer dans les romans de Jake Arnott, avec les frères Kray en vedettes.
Comme son nom ne l’indique pas, West Ham est une équipe de cet East side réputé naguère pour sa faune interlope et ses mauvais garçons. Les Hammers ont d’ailleurs eu longtemps la réputation d’être une équipe brutale, avec des hordes de supporters hooligans parmi les plus violents du royaume. C’était surtout dans les années 80, quand s’étaient définitivement effacées les silhouettes élégantes des derniers gentlemen de l’équipe aux couleurs ciel et brunes, les Bobby Moore, Martin Peters ou Geoff Hurst, qui ont fait triompher l’équipe nationale lors de la world cup à Wembley, en 1966.
Le West Ham United Football Club, dont le siège est situé dans le quartier de Newham, a le privilège d’évoluer sur le stade olympique de Londres, d’une contenance de 60000 places.
Vainqueur de la coupe d’Europe des vainqueurs de coupe en 1965 (finaliste malchanceux en 1976), les Hammers ont remporté la coupe Intertoto (une compétition qui a trouvé place entre la coupe de l’UEFA et l’Europa League) en 1999. Sur le plan national, trois coupes d’Angleterre (1964 – 1975 et 1980), deux coupes de la ligue et un Charity Shield, mais aucun championnat (troisième en 1986, leur meilleur classement). West Ham s’est toujours situé dans la deuxième catégorie du championnat anglais, un peu en retrait des grosses cylindrées que sont les clubs de Liverpool, de Manchester et leurs rivaux londoniens de Arsenal, Tottenham ou Chelsea.
Parmi les grands noms du passé, outre ceux déjà cités, on peut retenir aussi Billy Bonds, Bryan Robson ou Trevor Brooking, trois milieux de terrain infatigables qui firent les beaux jours du club dans les années 80. Relégués en deuxième division dans les années 90, les Hammers sont vite remontés et ont recruté à l’étranger. C’est le temps des Argentins Mascherano et Tevez ; des Italiens Di Canio ou Diamanti, mais c’est surtout le temps où des jeunes pousses du nom de Rio Ferdinand, Joe Cole, Paul Ince ou Frank Lampard font leurs premiers pas à Boleyn Park, avant d’aller vers des clubs plus prestigieux.
Peu de français se seront risqués à West Ham. On retiendra le marseillais Dimitri Payet, plus quelques porteurs d’eau en exil. West Ham est toujours une valeur sûre du championnat anglais, avec quelques internationaux comme Lingard, Creswell ou Rice et, là aussi, une légion étrangère où se côtoient une dizaine de nationalités dont l’argentin Lanzini, le tchèque Coufal ou le franco-algérien Benrahma. Pas de quoi décrocher une coupe d’Europe, mais de quoi continuer à jouer les trouble-fêtes du championnat insulaire.
Le Millwall Football Club a déménagé de l’est à la banlieue sud-est de Londres, dans le quartier de Southwalk. Les lions de Millwall jouent en deuxième division depuis 2018, sans grand espoir de remontée dans l’immédiat.
En maillot marine et short blanc, les lions étaient supportés majoritairement par les dockers de la Tamise avant d’être aussi un haut lieu du hooliganisme. Deux films se sont d’ailleurs inspirés du club de Millwall pour documenter le phénomène en Angleterre : Hooligans, de Lexi Alexander mais surtout Football Factory, de Nick Love d’après le superbe roman de John King. Sans parler du polar efficace d’Alfred Draper, À mort l’arbitre, porté à l’écran par Jean-Pierre Mocky.
Ce n’est qu’à la la fin des années 80 qu’il a connu les joutes de la première division, livrant longtemps des combats obscurs aux étages inférieurs. C’était le temps des Toni Cascarino ou Teddy Sheringham pour une équipe dont les seules lignes de palmarès sont un titre de champion de deuxième division en 1988 et, quand même, une finale de coupe en 2004, perdue contre Manchester United au Millenium Park de Cardiff.
Pas de grands noms dans l’équipe actuelle et seulement quelques internationaux dans les catégories jeunes à se mettre sous la dent. Plus modestement, une poignée de joueurs qui évoluent parfois dans les sélections d’Irlande du Nord ou du Pays de Galles.
Classé à la 8° place de la dernière édition du championnat de deuxième division, Millwall fait partie de ces équipes anglaises qui ont pris un moment la lumière, avant de retomber dans l’anonymat du foot british.
On peut terminer avec le Leyton Orient FC, un club qui évolue en quatrième division et dont le seul titre de gloire est d’avoir terminé à la deuxième place du championnat de deuxième division, en 1962. Pas tout à fait le seul, puisque le club des dragons de Brisbane Road a vu Peter Shelton terminer sa carrière exceptionnelle en son sein, après avoir connu la gloire en tant que portier du 11 aux trois lions des bonnes années en digne successeur de Gordon Banks. Leyton juste après West Ham et une demi-douzaine de clubs auparavant. Rien que pour ça, Leyton Orient se devait de figurer dans cette série.
6 février 2021