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LONDON DERBY (1)

Charlie George, la pop star d’Arsenal

Ils sont au moins 8 clubs importants à se partager les faveurs des supporters londoniens. Là où Paris n’en a jamais compté qu’un (ou deux à l’époque du Racing et des banlieusards du Red Star). Chaque club a son aire géographique, son histoire, ses joueurs emblématiques, son palmarès. Revues d’effectifs des clubs londoniens, dont plusieurs rivalisent aussi en Champions League. On commence par le Nord avec Arsenal et Tottenham, à suivre West Ham, Chelsea, Queen’s Park Rangers, Crystal Palace, plus les banlieusards de Fulham et de Watford.

North London donc, et d’abord le Arsenal F.C. Les canonniers d’Arsenal avec leur maillot rouge à manches blanches frappé du canon. Les mêmes couleurs que le Stade de Reims, ça compte. Le siège du club est à Islington et leur stade mythique de Highbury est devenu, en 2006, l’Émirats Stadium. Toujours les fonds qataris. L’espagnol Mikel Arteta a remplacé Arsène Wenger sur le banc, et on sait qu’Arsenal a été le club qui a le plus mis à contribution des frenchies souvent montés en graine en banlieue parisienne ou sur la Côte d’Azur. De Henry à Vieira, de Pires à Koscielny, de Anelka à Petit, de Clichy à Gallas ou Debuchy, on ne les compte plus. Sauf que ça s’est un peu calmé depuis le départ de Wenger et qu’on n’en totalise plus qu’un seul, l’ex lyonnais Lacazette aux avants postes (son coéquipier Aubameyang joue dans la sélection gabonaise).

Ray Davies (des Kinks), Ringo Starr, Johnny Rotten ou Rod Stewart (qui se partageait entre Arsenal et les Glasgow Rangers) sont les supporters les plus connus des Gunners, et le club a toujours suscité l’engouement des célébrités aux origines populaires. Car Arsenal, malgré le foot business et l’ère Wenger, s’est toujours attaché à être un club ouvrier, près du peuple. 13 victoires en championnat d’Angleterre, 14 en coupe (le record) et un bilan relativement maigre en coupe d’Europe avec un seul titre en coupe d’Europe des vainqueurs de coupe pour l’une des dernières éditions (1994) et cinq finales perdues toutes épreuves confondues, dont une en Champions League (contre Barcelone en 2006).

Parmi les grands noms qui ont fait l’histoire du club, on peut citer bien sûr l’irlandais teigneux (pléonasme ?) Liam Brady, ou les attaquants George Armstrong, George Graham et Charlie George – une sorte de George Best anglais – ou encore le bien nommé Alan Ball, souvent sélectionné en équipe nationale. Plus, dans la période moderne, les Adams, Seaman ou Wright ; les Néerlandais Bergkamp, Overmars ou Van Persie, sans oublier l’espagnol Fabregas tristement échoué à Monaco.

Quant aux actuels sociétaires, rien de bien folichon : le Suisse Xhaka, le Brésilien aux belles bouclettes David Luiz ou les ex-lillois Gabriel et Pépé. On a connu des effectifs plus séduisants.

Un club mythique mais en perte de vitesse, englué dans le milieu de tableau du championnat sans guère plus d’espoir d’odyssée européenne. Pour l’instant ; les grands clubs ne meurent jamais.

Il en va tout autrement des autres nordistes du Tottenham Hotspur F.C, récents finalistes d’une Champions League perdue contre Liverpool, en 2019. Les Spurs de Tottenham sont régulièrement qualifiés pour la phase finale de cette compétition depuis quelques années. Les blancs (on les appelle aussi les Lilywhites) même si le short est bleu marine, ont eu durant quelques saisons l’honneur d’évoluer sur le stade de Wembley, entre la destruction du White Hart Lane et l’édification du Tottenham Hotspur Stadium.

Comme coach, José Mourinho a remplacé l’argentin Pochettino, parti sous le ciel parisien, et on connaît les fulgurances tactiques du portugais qui a déjà mené le FC Porto, le Real Madrid, l’Inter Milan, Manchester United ou Chelsea sur le toit de l’Europe, même si le personnage est contesté. Vainqueurs de la coupe des vainqueurs de coupe en 1963, Tottenham remportera aussi deux coupes de l’UEFA (1972 et 1984), même si le palmarès est plus frugal en Angleterre (2 titres seulement mais 8 coupes et un doublé en 1961). Il faut dire que le club n’a guère brillé dans les années 1990 – 2000, deux décennies où il s’enfonce dans le ventre mou du championnat.

On oublie pas les Spurs légendaires, les Hoddle, Waddle, Greaves, Peters, Chivers et, plus récemment, Gascoigne, le bad boy du foot anglais, Lennon ou Defoe. Plus la main-d’œuvre étrangère avec les argentins Villa ou Ardilès. Tottenham n’a jamais trop réussi aux français, malgré la carrière honorable qu’y fit David Ginola. Ils sont quatre dans la période actuelle : Aurier, N’Dombele, Sissoko et le gardien des bleus Hugo Loris. Sinon, c’est la légion étrangère avec des Brésiliens (Vinicius, Lucas Moura), des Argentins (Lo Celso, Lamela), des Belges (Alderweireld), Portugais, Colombiens, Coréens… Y a-t-il un Anglais sur la pelouse ? Oui, l’international Dier et le buteur Harry Kane (ex Leicester), sans parler du prodige Gallois Gareth Bale, de retour au pays après sa folle escapade madrilène.

« To dare is to do » (« oser c’est faire ») est leur emblème, avec le maillot frappé du coq planté sur un ballon. Mais qu’on ne s’y trompe pas, le match à ne pas perdre pour Tottenham reste bien le North London Derby contre les rivaux d’Arsenal. Petites différences narcissiques ? Les combats fratricides restent les plus meurtriers.

26 janvier 2021

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